Construction : comment se porte le recrutement en 2024 ?

Recrutement bâtiment

Le secteur de la construction continue de faire face à de nombreux défis en matière de recrutement. En l’occurrence, les entreprises peinent à trouver de la main-d’œuvre qualifiée, bien que les projets de recrutement se maintiennent à un niveau élevé. En parallèle, de nouvelles tendances se dessinent : davantage de jeunes diplômés intègrent les chantiers, les femmes sont de plus en plus présentes dans certaines fonctions techniques et les métiers liés à la rénovation et à la transition énergétique gagnent en popularité. Comment le secteur s’adapte-t-il à ces évolutions ? BatiScript fait le point.

L’emploi dans la construction : un manque de main-d’œuvre criant

Pour la première fois depuis 2018, les projets de recrutement ont enregistré une baisse de 19,3 %. Les intentions de recrutement reviennent à un niveau proche de celui d’avant la pandémie. Et pour cause : 

  • Le secteur du neuf, particulièrement en logement résidentiel, a connu une forte crise. La baisse des mises en chantier et des permis de construire depuis 2022 a directement affecté les besoins en main-d’œuvre. 
  • L’inflation persistante (+2,2 % en août 2024) ainsi que la crise énergétique ont rendu les matériaux et l’énergie beaucoup plus coûteux pour les entreprises du BTP. Cela a non seulement ralenti les chantiers, mais aussi réduit la rentabilité des projets, poussant les entreprises à être plus prudentes dans leurs recrutements.
  • Les entreprises du BTP continuent de rencontrer des difficultés pour trouver des candidats, ce qui contribue à limiter les recrutements.

En effet, environ 72,7 % des recrutements sont jugés difficiles, en raison du manque de main-d’œuvre qualifiée. Ces difficultés sont particulièrement marquées dans les métiers de la construction, notamment dans le second œuvre et les travaux publics.

Bien que les intentions de recrutement restent élevées, plusieurs régions et métiers connaissent une stagnation, voire une baisse des projets de recrutement. La couverture, la maçonnerie et l’électricité sont des secteurs particulièrement touchés par la pénurie de candidats, malgré une légère amélioration du nombre de postes pourvus en 2023 par rapport à 2022.

Malgré tout, le bâtiment reste un secteur qui recrute

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Malgré les difficultés rencontrées, le bâtiment reste un secteur qui recrute, notamment dans les métiers de la construction, que ce soit pour le gros œuvre, le second œuvre ou les travaux publics.

Même dans des périodes de crise comme celle du logement neuf, les carnets de commandes restent relativement bien remplis (environ 7 mois en moyenne début 2024), ce qui permet au secteur de continuer à embaucher. Par ailleurs, les besoins en rénovation et entretien, en lien avec l’efficacité énergétique, maintiennent une certaine dynamique d’embauches.

D’ailleurs, les projets de recrutements dans la construction sont nettement plus élevés en 2024 qu’en 2018, par exemple. Ils sont passés de 141 890 projets à 213 850, soit une évolution de +51 %

Les jeunes dans le bâtiment : des recrutements en progression

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L’insertion des jeunes dans le secteur du bâtiment connaît une dynamique croissante. Face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, le secteur mise fortement sur l’embauche de jeunes, notamment à travers l’apprentissage et le recrutement de jeunes diplômés issus de l’enseignement supérieur.

Selon une enquête menée par l’Observatoire des métiers du BTP, les entreprises du secteur recrutent de plus en plus de jeunes diplômés, en particulier pour des postes d’encadrement de chantier ou d’études. Les bac+2 (BTS/DUT) et bac+4/5 (diplôme d’ingénieur ou Master) sont les profils les plus recherchés. D’ailleurs, en 2022, 32 % des entreprises du bâtiment et 54 % des entreprises des travaux publics ont recruté un ou plusieurs jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.

En parallèle, l’apprentissage est devenu un véritable moteur de l’insertion des jeunes dans le BTP. En 2022, 11 % des contrats d’apprentissage signés en France étaient dans le secteur de la construction. Le taux d’insertion des jeunes apprentis est particulièrement élevé : 

  • 71 % dans les métiers de la mécanique et des structures métalliques ;
  • 68 % dans le génie civil, la construction et le bois.

Les PME, de leur côté, représentent 66 % des embauches d’alternants.

La question des femmes sur les chantiers

chargé de projet en construction

Les femmes représentent 12 % des salariés du BTP en 2024, selon les études menées par la Fédération Française du Bâtiment (FFB). Si les femmes sont largement présentes dans les fonctions administratives et commerciales (94 % des entreprises déclarent employer au moins une femme dans ces fonctions), elles sont encore sous-représentées dans les métiers de production, avec seulement 21 % dans ces fonctions. Cela étant, les PME (50 à 300 salariés) accueillent davantage de femmes dans les métiers de production, avec 66 % d’entre elles employant des femmes sur le terrain
Cela étant, de manière assez générale, la féminisation progresse dans certains métiers techniques. Par exemple, le métier de conducteur de travaux connaît une hausse notable du nombre de femmes parmi les jeunes diplômés : 7 % des conducteurs de travaux de moins de 30 ans sont des femmes, contre 3 % pour l’ensemble des professionnels. Cette évolution est principalement portée par les écoles spécialisées, comme l’ESTP (École Spéciale des Travaux Publics), où 30 % des étudiants sont désormais des femmes.

Les métiers de la construction s’ouvrent au numérique pour attirer

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Avec la demande croissante de logements, les projets de construction se poursuivent et augmentent partout en France. Mais comment trouver les bâtisseurs de demain et donner envie à un secteur qui n’a pas toujours été perçu comme bien sexy ? Facilité d’accès, de formations, rémunérations qui peuvent être intéressantes et enfin des métiers évolutifs axés sur cet intérêt grandissant pour l’environnement, l’écologie et le digital.

Les entreprises du bâtiment ont intérêt à considérer les enjeux environnementaux et digitaux des nouvelles générations. Qui ne rêve pas de travailler pour bâtir la ville du futur de demain ?

Les évolutions techniques et les nouvelles contraintes réglementaires et contractuelles, créer de nouvelles filières. En plus des conducteurs de travaux et chefs d’équipe, ce sont les métiers autour du BIM, du management et de l’ingénierie digitale et environnementale qui sont prisés aujourd’hui.

Cela ne résout malheureusement pas par contre des métiers sous tensions où le recrutement s’avère difficile. On peut citer le cas des ingénieurs du BTP, les conducteurs de travaux et les chefs de chantier selon le baromètre Expectra.

Bien que le bâtiment ait encore un certain retard à se digitaliser. Il s’avère être un argument redoutable tant pour la performance et le confort des équipes (pour suivre la cadence) que pour le recrutement. La nouvelle génération étant plus à l’aise dans son utilisation et innovateur, il s’agit d’un élément favorable pour attirer les talents de demain et les garder. Nouveaux modes de travail, nouveaux usages, entreprise moderne, ces traits de caractère peuvent tout autant faire développer la marque employeur et la réputation !

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