Chaque projet de construction, qu’il soit de petite ou grande envergure, est exposé à de multiples imprévus. Retards, dépassements budgétaires, accidents ou défauts de conformité peuvent rapidement compromettre la réussite d’un chantier. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des leviers à actionner pour minimiser ces risques et assurer la bonne conduite des projets. Découvrez, à travers notre article, ces 4 bonnes pratiques de la gestion des risques dans le secteur du BTP.
Le BTP : un secteur risqué
Le BTP est l’un des secteurs avec un taux d’accidents du travail le plus élevé, en raison des dangers inhérents aux chantiers :
- travail en hauteur ;
- utilisation d’équipements lourds et parfois dangereux ;
- risques d’effondrement, etc.
D’ailleurs, selon l’Assurance Maladie, le BTP est l’un des secteurs les plus sinistrés en matière de risques professionnels, avec 56 accidents du travail enregistrés pour 1 000 salariés. Or, la moyenne pour tous les secteurs confondus avoisine les 34.
Outre les risques liés à la santé des travailleurs, il existe également des risques :
- Financiers. Les projets de construction sont souvent confrontés à des dépassements de coûts dus à des retards ou des imprévus techniques.
- Techniques. Des erreurs dans les études préliminaires, dans la conception ou dans la réalisation peuvent conduire à des non-conformités.
- Réglementaires. Le secteur doit respecter des normes de plus en plus strictes en matière de développement durable (gestion des déchets, réduction de l’empreinte carbone).
- Liés aux délais. En moyenne, 9 projets sur 10 ne sont pas terminés à temps. Or, les retards peuvent engendrer des coûts supplémentaires.
Comment assurer la gestion des risques dans le bâtiment ?
1. Réaliser une évaluation des risques en amont
Pour assurer au mieux la gestion des risques dans le bâtiment, la première chose à faire est de lister tous les risques possibles liés au projet :
- erreurs dans les études de conception ;
- non-conformité aux normes techniques ;
- dangers pour les travailleurs ;
- sous-estimation des coûts ;
- impact sur l’environnement ;
- retards administratifs, etc.
Puis il convient de les analyser un à un en répondant à certaines questions :
- Quelle est la probabilité que ce risque survienne ?
- Si le risque se réalise, quel serait l’impact sur le projet ?
Vous pourrez alors hiérarchiser les risques. Les risques les plus critiques sont ceux qui nécessitent des mesures immédiates. L’étape suivante consiste alors à planifier des actions pour les prévenir ou atténuer leurs impacts :
- Mettre en place des protocoles de sécurité stricts pour protéger les travailleurs (équipements de protection individuelle, formations régulières, contrôle des accès au chantier).
- Réaliser des études préalables détaillées, comme des études géotechniques, pour éviter des problèmes liés à la nature du sol ou à l’environnement du site.
- Intégrer des clauses précises dans les contrats pour répartir les responsabilités en cas de retards ou de surcoûts imprévus.
Pensez, pour chaque risque identifié, à élaborer des plans de contingence, c’est-à-dire des solutions alternatives à mettre en œuvre si le risque se concrétise.
BON A SAVOIR : L’évaluation des risques n’est pas un exercice ponctuel, mais un processus continu. Pendant toute la durée du projet, revoyez régulièrement les risques pour vous adapter aux changements.
2. Planifier le projet au mieux
Une planification bien structurée du projet de construction vous permettra :
- d’anticiper les obstacles ;
- d’optimiser l’utilisation des ressources ;
- de réduire les imprévus.
Pour ce faire, commencez par établir un calendrier réaliste du projet. Définissez des étapes clés et des durées réalistes pour chacune d’entre elles. Prévoyez également du temps supplémentaire pour les tâches à haut risque (fondations, travaux de terrassement, travaux en hauteur, etc.) pour éviter les retards en cascade, optimiser les coûts et réduire la pression sur les équipes.
Lors de votre travail, pensez à :
- tenir compte de la disponibilité des ressources (main-d’œuvre, matériel, etc.) ;
- estimer les coûts de manière précise (coûts directs, indirects, marges pour les imprévus, etc.) ;
- définir les responsabilités de chacun afin d’éviter les conflits.
BON A SAVOIR : Un planning n’est jamais figé. Il doit être mis à jour régulièrement pour refléter les réalités du terrain, les retards ou les modifications du projet.
3. Rédiger des clauses contractuelles précises
Les contrats bien rédigés permettent de définir clairement les obligations, les responsabilités et les recours possibles des parties prenantes :
- maître d’ouvrage ;
- maître d’œuvre ;
- sous-traitants ;
- fournisseurs, etc.
Ces documents sont la clé pour encadrer au mieux les situations imprévues. Finalement, des contrats bien rédigés permettent de préciser clairement les rôles et responsabilités de chaque partie. Cela réduit les risques de malentendus ou de conflits sur qui est responsable d’un problème ou d’un retard.
Dans vos documents contractuels, pensez bien à intégrer :
- des clauses de responsabilité ;
- les délais de livraison souhaités ;
- des clauses de contrôle qualité ;
- une clause sur l’obligation de garantie de parfait achèvement
- des clauses détaillant les modalités de paiement et les échéances ;
- une clause sur les assurances obligatoires ;
- une clause de force majeure ;
- une clause définissant les conditions de recours à la sous-traitance ;
- une clause de résolution des litiges
- une clause de résiliation.
4. Assurer la sécurité des intervenants sur le chantier
Les ouvriers présents sur un chantier de construction travaillent, par nature, dans un environnement plutôt dangereux. Prenez toutes les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité.
En l’occurrence, pensez à élaborer un Plan de Sécurité et de Protection de la Santé (PPSPS). Ce dernier est obligatoire pour tout chantier important dans lequel plusieurs entreprises interviennent. Il est rédigé par le coordinateur de sécurité et détaille les mesures à prendre pour assurer la sécurité des travailleurs. Il précise :
- les risques identifiés sur le chantier ;
- les mesures de prévention spécifiques à mettre en place ;
- les procédures en cas d’accident ou de sinistre, etc.
Pensez aussi à former les travailleurs aux risques inhérents sur un chantier. Utilisez des équipements de protection individuelle (EPI) : casque de sécurité, gants de protection, harnais de sécurité, etc. Mettez en place des mesures collectives de protection : garde-corps, filets de sécurité, balisage et signalisation, etc.
L’importance de travailler avec des outils de suivi et de gestion de projet pour gérer les risques dans le secteur de la construction
Pour assurer la gestion des risques pour tous vos projets de construction, vous pouvez également travailler avec des outils de gestion de suivi et de gestion de projet. Les outils de gestion de projet permettent de suivre en temps réel l’avancement des travaux et de comparer les progrès réels aux prévisions du planning. Dès lors, vous voyez quasiment instantanément les décalages et pouvez prendre des mesures correctives à temps.
La coordination entre les parties prenantes se voit également facilitée, ce qui limite les risques :
- d’erreurs ;
- de retard ;
- de dépassement de budget.
Enfin, grâce à ces outils, vous pouvez optimiser la gestion des ressources et les coûts. Vous avez également la possibilité de suivre des indicateurs clés de performances et ajuster votre stratégie en fonction de l’évolution du chantier.
BON A SAVOIR : BatiScript est un exemple d’outil de gestion de projet spécifique au secteur du bâtiment qui facilite grandement la gestion des risques sur les chantiers. Il permet aux chefs de projet, architectes et entreprises de construction de gérer efficacement la documentation, le suivi des non-conformités, les audits QHSE, la gestion des plannings et la communication entre les intervenants.
FAQ : Gestion des risques dans le BTP
Comment minimiser les risques financiers dans un projet de construction ?
Pour minimiser les risques financiers, il est important :
- d’établir des contrats détaillés ;
- de suivre régulièrement les dépenses avec des outils de gestion de projet ;
- de prévoir une marge budgétaire pour les imprévus ;
- de s’assurer que les sous-traitants et fournisseurs sont fiables.
Comment intégrer la sécurité dès la phase de conception d’un projet BTP ?
L’intégration de la sécurité dès la conception passe par la mise en place d’un Plan Général de Coordination (PGC), qui identifie les risques en amont et planifie des solutions spécifiques (choix de matériaux, techniques de construction sûres, protection collective).